Qu'est ce que la GVH?

Publié le par yeyette

RÉACTION DU GREFFON CONTRE L'HÔTE

Qu'est-ce que la GVH
La réaction du greffon contre l'hôte (GVH) est la principale complication de la greffe de cellules souches allogénique (greffe de moelle osseuse). Le principe est le suivant : les lymphocytes T (type de globules blancs), contenues dans les cellules souches du donneur, reconnaissent les cellules du receveur comme étant étrangères et les attaquent. Les organes attaqués sont la peau, les muqueuses, le foie, l'estomac et/ou les intestins.

La GVH est une réaction tout à fait normale après une greffe de cellules souches et même souhaitable. Effectivement, elle aurait un effet antitumoral, c'est-à-dire que les lymphocytes injectés s'attaqueraient aux dernières cellules cancéreuses restantes et les détruiraient. Elle favoriserait donc la rémission à long terme.

La GVH comprend quand même sa part de risque d'évolution défavorable puisqu'elle s'attaque aussi aux cellules normales de l'hôte. La guérison est significativement augmentée si la GVH est modérée. Notez que la GVH a plus de chance d'être modérée si la compatibilité entre le donneur et le receveur est élevée.

Une classification clinique en 4 grades, selon le degré d'atteinte de chaque organe cible, permet d'apprécier la sévérité de la GVH : grades I et II ont un pronostic plus favorable qu'un grade IV.


Quand survient la GVH (aiguë et chronique)
Après la greffe de cellules souches, le patient reçoit des traitements immunosuppresseurs (cyclosporine, tracolimus, cyclophosphamide). Leur but est de prévenir ou traiter la GVH aiguë qui survient généralement entre 2 et 5 semaines après la greffe. En l'absence de GVH, on diminue très progressivement les immunosuppresseurs jusqu'à l'arrêt total, soit environ 3 mois après la greffe.

C'est à ce moment-là, au jour 100 après la greffe, que survient généralement la GVH chronique. La GVH chronique est le plus souvent précédée d'une phase de GVH aiguë, mais pas de façon systématique.


Signes de la GVH
Le premier signe d'une GVH aiguë est habituellement une éruption cutanée avec démangeaisons au niveau des mains, des jambes, des pieds ou du visage. Elle peut aussi affecter d'autres parties du corps. L'atteinte du tube digestif, comme celle du foie, est souvent retardée et s'exprime par une diarrhée à quantifier, typiquement accompagnée de douleurs abdominales et parfois de nausées ou de vomissements.

En ce qui concerne la GVH chronique, elle peut affecter pratiquement n'importe quelle partie du corps plus ou moins sévèrement :

  • peau
    • éruptions cutanées et démangeaisons – signes les plus précoces
    • desquamation, comme dans le cas d'un coup de soleil
    • brunissement
    • durcissement
    • resserrement
    • sensibilité – peut devenir un problème à long terme
  • yeux
    • syndrome des yeux secs : sensation de corps étranger, beaucoup de sécrétions oculaires, vision floue, effet de brûlure causant douleurs oculaires et écoulement nasal, sensibilité à la lumière
  • bouche
    • sécheresse
    • lésions, cloques causant des difficultés à manger
    • caries dentaires et affection des gencives
  • intestin
    • diminution de l'appétit
    • diarrhée
    • crampes abdominales
    • perte de poids
  • foie
    • jaunissement des yeux ou de la peau (jaunisse)
    • augmentation de volume
    • douleur abdominale
    • taux d'enzymes hépatiques anormaux
    • nausées
    • enflures des chevilles et des poignets
  • poumons
    • respiration difficile
    • infection pulmonaire (bronchite, pneumonie)
  • estomac
    • irritation
    • nausées
  • organes génitaux
    • lésions du vagin, de la vulve ou du pénis causant brûlures, saignements et douleur à uriner
    • sténose vaginale : resserrement et rétrécissement des parois vaginales qui peuvent aussi se dessécher, présenter des adhérences et se coller entre elles. L'occlusion du vagin rend impossibles les rapports sexuels.


Traitement de la GVH
Le traitement habituel est la cortisone (Prednisone). La dose varie selon la gravité de la GVH et se poursuit plusieurs mois à dose lentement régressive. La guérison dépend de la bonne qualité du contrôle de la GVH. Lorsque la GVH ne répond pas assez bien à la cortisone, les traitements font appel aux immunosuppresseurs.

Problèmes gynécologiques
Des estrogènes peuvent être appliqués localement ou être pris en comprimés ainsi que des crèmes, ou onguents, à base de cortisone ou d'immunosuppresseurs.

En cas d'occlusion du vagin, une chirurgie peut être nécessaire ainsi que l’utilisation d'un kit de dilatation vaginale.

N'hésitez surtout pas à parler de ces problèmes à votre médecin qui vous proposera un traitement adapté à votre problème.

Attention au Zona
Immunosupprimés, soyez vigilents!

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Dans mon cas, une douleur chronique s'est intallée et dure encore en 2011, soit presque 4 ans après l'apparition du zona.
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Le zona est une maladie causée par le même virus que la varicelle. Il s'installe dans un nerf ou un ganglion nerveux, n'importe où sur le corps.

Les premiers symptômes peuvent aller d'un léger inconfort, des picotements, jusqu'à des démangeaisons véritablement douloureuses ou des sensations de brûlure. On voit une éruption cutanée causant des cloques remplies de liquide quelques jours plus tard. Dans les 14 jours, une croûte se forme et disparaît habituellement en 3 à 5 semaines.

Si le zona n'est pas diagnostiqué et traité à temps, une douleur chronique peut s'installer.

Mesures pour prévenir la douleur chronique
Consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes. Plus le traitement est précoce, meilleure seront vos chances de prévenir une douleur chronique qui pourrait durée des mois, des années, voire à vie.

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